Visites guidées le mardi à 11h - Guided tours Tuesdays @ 11am
LA VIE D'UNE VILLA À SCEAUX ROBERT MALLET-STEVENS 1932
LA VIE D'UN MONUMENT HISTORIQUE MODERNIST
Plus qu'un bâtiment classé,
la Villa Trapenard
est la résidence principale
d'une famille soucieuse
de préserver l'authenticité
et la pertinence de
cette architecture.
Ravis d'y vivre toute l'année,
nous recherchons des
solutions durables
afin de faire vivre
ce patrimoine exceptionnel
pour les générations futures
L'ARCHITECTURE DE LA VILLA TRAPENARD
L'architecte français Robert Mallet-Stevens a conçu cette villa moderniste en 1932 pour la famille Trapenard. Maison cubiste de 150 mètres carrés, la villa a une configuration très urbaine, avec un rez-de-chaussée pour les services et un étage surélevé pour l'habitation - le piano nobile - donnant sur le jardin et la rue en contrebas. La distribution spatiale de la villa entraîne ses utilisateurs dans une véritable promenade architecturale, du trottoir au solarium de la toiture terrasse, en passant par une longue coursive linéaire, deux escaliers iconiques et un salon baigné de lumière avec parquet mosaïque. L'élégance de son plan et la générosité de ses proportions ont été immédiatement saluées par les grandes revues françaises L'Architecte et Architecture d'Aujourd'hui dès 1932.
De toutes ses réalisations, la Villa Trapenard est celle qui rapproche le plus Mallet-Stevens de l'architecture de ses contemporains européens Van Doesburg et Le Corbusier, et du mouvement moderniste auquel ils appartiennent. Dernière maison privée conçue par Mallet-Stevens, elle fut sa commande la plus modeste, construite sur un terrain destiné à un développement résidentiel abordable dans une nouvelle banlieue parisienne dessinée dans la tradition des cités-jardins.
Ce travail contraste cependant avec les autres réalisations de Mallet-Stevens destinées à des clients aisés tels que Paul Poiret à Mézy-sur-Seine, Charles et Marie-Laure Noailles à Hyères et Paul Cavrois à Croix. Bien que l’architecte n’ait jamais eu l'occasion de participer aux efforts de reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, la Villa Trapenard apparaît comme un manifeste de ce qu’il aurait pu proposer. Plutôt que d'utiliser les arts décoratifs pour atténuer la sévérité de la modernité, Mallet-Stevens assume pleinement l’aspect fonctionnel de l'architecture, et met l'accent sur les jeux d'ombre et de lumière.
UN QUARTIER PAVILLONNAIRE SUR LE MODÈLE DE LA CITÉ-JARDIN
La villa de Robert Mallet-Stevens pour Jacques Trapenard est l'une des premières constructions sur l'ancien domaine du Duc de Trévise, racheté par le Département de la Seine en 1923. Afin de financer la création du Parc de Sceaux, le Conseil Départemental lotit une partie du terrain et vend plus de 600 lots à usage monofamilial. Le quartier, connu sous le nom de Lotissement du Parc de Sceaux, accueillera les édifices de nombreux architectes renommés du XXème siècle tels qu'Auguste Perret, Pierre Prunet, André Lurçat, Pol Abraham, Henri Colboc, Paul Nelson, Pierre Vivien et Jean Willerval. Mais leurs projets n'étaient que la continuation d'une longue tradition d'architecture d'avant-garde dans les environs, depuis les travaux d'André Le Nôtre et de Jules Hardouin-Mansart pour Jean-Baptiste Colbert, premier ministre du roi Louis XIV, jusqu'aux bâtiments de Victor Baltard, Anatole de Baudot, François Hennebique, Hector Guimard et Eugène Beaudouin.
L'IMPORTANCE DE LA PROTECTION DU MONUMENT HISTORIQUE
Suite à la rétrospective du Centre Pompidou sur Mallet-Stevens en 2005, la Villa Trapenard a été inscrite aux monuments historiques. Cette inscription concerne l'ensemble de la villa, intérieur comme extérieur, ainsi que la grille sur rue. Outre son importance architecturale, la villa est reconnue pour son excellent état de conservation, la continuité de son usage résidentiel monofamilial d'origine ajoutant à son authenticité. Troisièmes propriétaires à occuper la villa depuis 1932, la famille Simpson-Meyer est honorée d'avoir obtenu, en 2024, le classement de la villa et de sa parcelle au titre des monuments historiques. Cette nouvelle désignation montre une reconnaissance grandissante pour l’architecture du XXème siècle au niveau national.
L'image ci-dessus présente la Villa Trapenard (épingle rose) au sein d’une importante densité de monuments protégés : monuments historiques (avec leur zone tampon en rose) et sites patrimoniaux remarquables (zone bleue). En plus de sensibiliser la population au caractère exceptionnel de certaines constructions, les différents types de protections encadrent strictement les modifications autorisées sur chacun de ces bâtiments par leurs propriétaires, assurant une cohérence d'ensemble.
Source : http://atlas.patrimoines.culture.fr/
